Homélie prononcée par un non-clerc

Lors de la messe célébrée à l’église Saint-François de Lausanne dans le cadre du Festival Label Suisse, à l’occasion du 750e anniversaire de l’église et du Jeûne fédéral, un abus liturgique notable a été commis : l’homélie a été confiée à un pasteur protestant, Jean-Baptiste Lipp. Bien que la messe ait été présidée par l’abbé Marc Donzé, prêtre catholique, la prédication, moment réservé par la tradition et la norme liturgique de l’Église catholique à un ministre ordonné, a été assurée par une personne extérieure à la communion ecclésiale.

Cet acte contrevient aux dispositions du droit canonique (notamment les canons 767 et 766) ainsi qu’aux instructions liturgiques de l’Église. L’Instruction Redemptionis Sacramentum (2004) rappelle avec clarté que la prédication lors de la messe dominicale ou des fêtes est strictement réservée aux prêtres et aux diacres (n° 64). Il ne s’agit pas simplement d’une règle disciplinaire, mais de la sauvegarde de la communion ecclésiale, du lien entre l’autel et la Parole, et de la cohérence doctrinale dans l’annonce de l’Évangile au sein de l’Eucharistie.

Permettre à un pasteur non catholique de prêcher en chaire pendant une messe introduit une confusion grave parmi les fidèles, en brouillant les repères sur la nature du ministère ordonné, l’unité de la foi et les exigences de la communion ecclésiale. Même dans un contexte œcuménique, un tel geste n’est pas anodin : il relativise la spécificité de la messe catholique et affaiblit la fidélité à la tradition liturgique reçue de l’Église.