Instrumentalisation profane d’un lieu liturgique sacré
Lieu
Cathédrale de Paderborn
Diocèse
Autre diocèse
Date de l'abus
15/05/2025
Date du signalement
03/06/2025
Description de l'abus
Le 15 mai 2025, la cathédrale de Paderborn a été le théâtre d’un événement qui a profondément choqué de nombreux fidèles : une performance « artistique » du collectif Bodytalk, mêlant danse contemporaine, provocations visuelles et symboles grotesques — dont des poulets morts en couches manipulés devant l’autel — a été présentée en pleine nef, à l’occasion des célébrations officielles du 1250e anniversaire de la Westphalie. Cet épisode, loin d’être anodin, relève d’un abus grave que l’on peut qualifier d’instrumentalisation profane d’un lieu liturgique sacré.
Ce qui s’est produit à Paderborn ne constitue pas une simple maladresse de programmation culturelle, mais une violation de l’identité sacrée d’un lieu dédié au culte. L’espace de la cathédrale, sanctifié par des siècles de prière, a été utilisé comme décor pour une mise en scène idéologique centrée sur la dénonciation de la consommation de viande — cause légitime peut-être, mais totalement étrangère à la finalité de l’édifice. L’autel, cœur du mystère eucharistique, a ainsi été détourné de sa fonction pour servir de scène à une performance théâtrale aux accents absurdes et irrévérencieux.
Même si l’archidiocèse a exprimé son regret après coup et affirmé ne pas avoir été informé du contenu exact de la performance, cela ne suffit pas à effacer le trouble. Cet épisode met en lumière une dérive plus large : celle de l’effacement du sacré au profit du symbolique utilitaire, dans un contexte où les cathédrales sont parfois perçues comme des « lieux ouverts » à toutes les expressions culturelles, quelles qu’elles soient. Or, un lieu liturgique n’est pas neutre : il est configuré pour la rencontre entre Dieu et l’homme, non pour accueillir des narratifs temporels détachés de toute adoration.
Face à cette banalisation du sacré, des milliers de fidèles ont réclamé non seulement des excuses, mais un acte public de réparation. Car ce qui est en jeu ici n’est pas une question de goût artistique, mais le respect ontologique dû à un lieu consacré à Dieu. Lorsque le sanctuaire devient un simple espace de communication ou de performance, ce n’est pas seulement l’architecture qui est profanée, c’est la foi même des fidèles qui est blessée dans ce qu’elle a de plus central : le sens du sacré.
Pièce jointe

Preuve visuelle de l'abus liturgique, Cathédrale de Paderborn