Interpeller un diocèse
Informations importantes
Cet outil vous permet de générer une lettre type pour interpeller un diocèse concernant un abus liturgique.
La lettre sera rédigée de manière respectueuse et factuelle, en citant les textes officiels de l'Église.
Vous pourrez copier cette lettre et l'envoyer par e-mail au diocèse concerné.
Lettre type
Date : 17/06/2025 À Son Excellence Monseigneur l'Évêque de Chambéry, Maurienne et Tarentaise Objet : Signalement d'un abus liturgique Excellence, C'est avec un profond respect pour votre ministère épiscopal et votre charge pastorale que nous portons à votre attention un écart liturgique observé dans votre diocèse. Informations sur l'abus constaté : - Paroisse/Lieu : Val d’Isère - Date : 13/02/2013 - Type d'abus : Actions liturgiques par des personnes non autorisées - Référence : 68319f9e92700 - Lien vers la fiche détaillée : https://reverenter.org/abus/68319f9e92700.php Description de l'abus : Le témoignage d’une cérémonie du mercredi des Cendres ayant eu lieu à Val d’Isère révèle une pratique liturgique profondément problématique, qui semble désormais s’installer comme coutume locale dans certaines paroisses touristiques : l’auto-imposition des cendres par les fidèles. Ce geste, qui consiste à distribuer des coupelles dans la nef pour que chacun s’impose les cendres lui-même, sans l’intervention du prêtre, contrevient frontalement à la discipline liturgique de l’Église. Le Rituel Romain est clair : l’imposition des cendres est un sacramental, c’est-à-dire un signe sacré institué par l’Église, qui requiert l’action d’un ministre ordonné ou mandaté. En aucun cas les fidèles ne peuvent s’administrer eux-mêmes ce geste pénitentiel, car il exprime non seulement l’humilité devant Dieu, mais aussi la médiation de l’Église dans la réconciliation du pécheur. En abandonnant ce rôle au bon vouloir des fidèles, on en efface le sens ecclésial et sacramentel. L’absence de bénédiction explicite des cendres (ni eau bénite, ni prière d’oraison) renforce encore cette banalisation du rite. Ce qui choque ici, ce n’est pas tant l’improvisation ou la maladresse liturgique que la régularité supposée de cette pratique. Il ne s’agit pas d’un cas isolé : l’animatrice liturgique l’a présentée comme une coutume propre à Val d’Isère. Cela révèle un relâchement structurel dans le respect des rites, particulièrement dans des lieux touristiques où l’on semble parfois sacrifier la fidélité liturgique sur l’autel de la praticité ou d’un certain relativisme. Ce type de dérive, qui se répète dans d’autres paroisses de montagne, de vacances ou de bord de mer, souligne la nécessité pour l’Église de réaffirmer l’importance du sens du sacré, surtout en ces temps où les rites sont de plus en plus perçus comme optionnels ou adaptables. Une liturgie authentique n’est pas une animation religieuse conviviale : elle est un acte sacré, reçu, codifié, porté par l’Église et non par l’imagination locale. Ce témoignage appelle donc, non à la condamnation hâtive, mais à une prise de conscience urgente sur les effets de la négligence liturgique dans la transmission de la foi. Cette démarche s'inscrit dans l'esprit de l'Instruction Redemptionis Sacramentum qui reconnaît, au paragraphe 184, « à tout catholique, qu'il soit prêtre, diacre ou fidèle laïc, le droit de se plaindre d'un abus liturgique, auprès de l'Évêque diocésain [...] dans un esprit de vérité et de charité. » Il va sans dire que la liturgie demeure sous l'autorité de l'évêque diocésain, comme le stipule la Présentation Générale du Missel Romain (§387) : « Il appartient à l'évêque diocésain, qui doit être considéré comme le grand prêtre de son troupeau [...] de favoriser la vie liturgique dans son diocèse, la régler et veiller sur elle. » Ce signalement s'appuie sur les principes établis par le Concile Vatican II dans Sacrosanctum Concilium (§22 §3) : « Personne, fût-il prêtre, ne peut ajouter, enlever ou changer quoi que ce soit dans la liturgie de sa propre initiative. » Nous vous serions infiniment reconnaissants de bien vouloir prendre en considération cette situation et, selon votre discernement pastoral, d'envisager les dispositions que vous jugerez appropriées. Dans l'attente de votre bienveillante attention, nous vous prions d'agréer, Excellence, l'expression de notre profond respect et de notre filiale obéissance. In Christo, [Votre nom]