Interpeller un diocèse

« Il est reconnu à tout catholique, qu'il soit prêtre, diacre ou fidèle laïc, le droit de se plaindre d'un abus liturgique, auprès de l'Évêque diocésain [...] Cela doit toujours se faire dans un esprit de vérité et de charité. »

Redemptionis Sacramentum, §184

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La lettre sera rédigée de manière respectueuse et factuelle, en citant les textes officiels de l'Église.

Vous pourrez copier cette lettre et l'envoyer par e-mail au diocèse concerné.

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Lettre type

Date : 17/06/2025

À Son Excellence
Monseigneur l'Évêque de [Nom du diocèse]

Objet : Signalement d'un abus liturgique

Excellence,

C'est avec un profond respect pour votre ministère épiscopal et votre charge pastorale que nous portons à votre attention un écart liturgique observé dans votre diocèse.


Informations sur l'abus constaté :
- Paroisse/Lieu : Chieti
- Date : 31/03/2024
- Type d'abus : Refus de la communion sur la langue
- Référence : 68321a7a87c1c
- Lien vers la fiche détaillée : https://reverenter.org/abus/68321a7a87c1c.php

Description de l'abus : 
Le dimanche de Pâques 2024, à Chieti en Italie, une scène pour le moins troublante s’est déroulée à la fin de la messe célébrée par l’archevêque Bruno Forte. Ce dernier a publiquement réprimandé trois fidèles pour avoir reçu la communion sur la langue, affirmant que ce geste relevait de l’orgueil et qu’il allait à l’encontre de la volonté de l’Église. Il leur a reproché de ne pas suivre la pratique locale consistant à recevoir l’hostie dans la main.

Or, selon les normes liturgiques de l’Église catholique, la communion sur la langue est la forme ordinaire, prévue par le Missel romain. La communion dans la main, souvent perçue aujourd’hui comme majoritaire, n’est qu’un indult, c’est-à-dire une exception autorisée dans certains pays avec l’accord de Rome. Aucune autorité diocésaine ne peut interdire aux fidèles de recevoir l’Eucharistie sur la langue.

La prise de parole de Mgr Forte a provoqué un malaise bien au-delà du diocèse de Chieti. En pleine messe, depuis l’ambon, il a transformé une divergence liturgique en accusation morale. Ce type d’intervention, rarissime à ce niveau, illustre un climat tendu autour des pratiques liturgiques post-Covid, et un usage parfois contesté de l’autorité épiscopale. Pour beaucoup de fidèles, la défense du droit à communier sur la langue relève non pas d’une revendication identitaire, mais du respect d’une tradition multiséculaire et d’un attachement profond au mystère eucharistique.


Cette démarche s'inscrit dans l'esprit de l'Instruction Redemptionis Sacramentum qui reconnaît, au paragraphe 184, « à tout catholique, qu'il soit prêtre, diacre ou fidèle laïc, le droit de se plaindre d'un abus liturgique, auprès de l'Évêque diocésain [...] dans un esprit de vérité et de charité. »

Il va sans dire que la liturgie demeure sous l'autorité de l'évêque diocésain, comme le stipule la Présentation Générale du Missel Romain (§387) : « Il appartient à l'évêque diocésain, qui doit être considéré comme le grand prêtre de son troupeau [...] de favoriser la vie liturgique dans son diocèse, la régler et veiller sur elle. »

Ce signalement s'appuie sur les principes établis par le Concile Vatican II dans Sacrosanctum Concilium (§22 §3) : « Personne, fût-il prêtre, ne peut ajouter, enlever ou changer quoi que ce soit dans la liturgie de sa propre initiative. »

Nous vous serions infiniment reconnaissants de bien vouloir prendre en considération cette situation et, selon votre discernement pastoral, d'envisager les dispositions que vous jugerez appropriées.

Dans l'attente de votre bienveillante attention, nous vous prions d'agréer, Excellence, l'expression de notre profond respect et de notre filiale obéissance.

In Christo,

[Votre nom]