Distribution de la communion par des personnes non autorisées
Lieu
Charleroi
Diocèse
Diocèse de Tournai
Date de l'abus
06/12/2020
Date du signalement
24/05/2025
Description de l'abus
La messe télévisée du 6 décembre 2020, diffusée par Le Jour du Seigneur depuis Charleroi, a suscité une vive controverse en raison d’une pratique liturgique absolument contraire aux normes de l’Église : plusieurs fidèles y ont été filmés en train de prendre eux-mêmes la communion directement sur l’autel, en s’approchant pour se servir, sans que le prêtre ne leur donne l’Eucharistie.
Cette pratique constitue une violation claire des normes liturgiques de l’Église catholique. Le Missel romain est explicite : la sainte communion doit être administrée par un ministre ordinaire (prêtre ou diacre), ou, à défaut, par un ministre extraordinaire dûment mandaté, jamais de manière autonome par les fidèles. Le geste de « se servir soi-même » du Corps du Christ est non seulement irrévérencieux, mais surtout liturgiquement invalide, car il brouille le sens profond du don sacramentel : la communion n’est pas un objet qu’on s’approprie, mais un don reçu dans l’humilité de la main de l’Église.
L’instruction Redemptionis Sacramentum (2004), au n° 94, rappelle fermement qu’« il n’est jamais permis à un fidèle de prendre lui-même, ni de se transmettre à soi-même, la sainte hostie ou le calice ». Cette norme existe non seulement pour garantir l’ordre du culte, mais aussi pour protéger le mystère eucharistique de toute banalisation ou auto-référentialité.
Que cette scène ait été diffusée à une heure de grande écoute sur une chaîne publique et sous le label Le Jour du Seigneur renforce le scandale : cela donne à voir comme acceptable une pratique qui contredit gravement la foi catholique sur l’Eucharistie. Plus encore, l’absence de correction ou de rappel public par les autorités ecclésiastiques après la diffusion laisse planer un doute délétère sur la rigueur de la pastorale eucharistique en contexte francophone. Ce type de dérive, loin d’être anodin, affaiblit le sens du sacré et la conscience de la Présence réelle chez les fidèles, déjà souvent fragilisée dans nos sociétés sécularisées.
Pièce jointe

Preuve visuelle de l'abus liturgique, Charleroi