Vêtements liturgiques inadéquats ou absents
Lieu
Rome
Diocèse
Autre diocèse
Date de l'abus
12/03/2022
Date du signalement
24/05/2025
Description de l'abus
L’événement du 12 mars 2022 dans l’église du Gesù à Rome, à l’occasion des 400 ans de la canonisation de plusieurs grands saints, aurait dû être un moment de ferveur liturgique et de communion ecclésiale. Pourtant, la manière dont la messe a été célébrée en présence du pape François a semé trouble et confusion jusque dans les rangs du Bureau de presse du Vatican. Contrairement à ce qui avait été initialement annoncé — une messe présidée par le Souverain Pontife — c’est le Père Arturo Sosa, Supérieur Général des Jésuites, qui a officié, tandis que le pape s’est contenté d’assister à la célébration… jusqu’au moment de la consécration, où il a soudainement prononcé les paroles eucharistiques, concélébrant sans étole ni vêtement liturgique, ce qui constitue une anomalie majeure selon les normes de l’Église.
Ce geste, loin d’être une simple irrégularité protocolaire, touche à la cohérence même de la liturgie. Selon les normes en vigueur, tout prêtre — a fortiori le pape — doit porter les vêtements liturgiques appropriés pour concélébrer : au minimum l’étole, et normalement la chasuble. Concélébrer sans ces signes sacrés, c’est affaiblir la visibilité de l’acte sacerdotal, et donc sa signification. La liturgie catholique n’est pas un espace de spontanéité individuelle, mais un acte public, structuré, dans lequel chaque geste porte un poids symbolique et théologique.
Le chaos qui s’en est suivi dans la communication officielle du Saint-Siège témoigne du malaise causé par cette décision : Vatican News parle de concélébration, le Bulletin du Saint-Siège évoque seulement une « présence » du Saint-Père. Ce flottement sémantique révèle une gêne profonde. Car si même le Pape donne l’impression que la liturgie peut être interprétée librement, comment espérer que les prêtres, les évêques — et surtout les fidèles — prennent au sérieux la rigueur requise par l’Église pour célébrer les mystères sacrés ?
Ce geste, s’il se voulait humble ou fraternel, produit au contraire un effet destructeur sur le sens du sacré, en brouillant les repères liturgiques. Le Pape, en tant que gardien suprême de la liturgie et successeur de Pierre, a une responsabilité exemplaire. La cohérence de l’Église repose aussi sur l’unité de sa prière. Et dans la messe, cette unité se manifeste par le respect des formes, qui ne sont pas accessoires mais porteuses de mystère. La liturgie n’est pas à réinventer, elle est à recevoir, à vivre et à transmettre.
Pièce jointe

Preuve visuelle de l'abus liturgique, Rome