Instrumentalisation profane d’un lieu liturgique sacré | Eglise paroissiale d'Aichach | Signalement d'abus liturgique - Reverenter.org

Instrumentalisation profane d’un lieu liturgique sacré

Lieu

Eglise paroissiale d'Aichach

Diocèse

Autre diocèse

Date de l'abus

07/07/2024

Date du signalement

03/06/2025

Description de l'abus

Le 7 juillet 2024, l’église paroissiale d’Aichach (Bavière) a été le théâtre d’une scène aussi virale que controversée : au beau milieu de la messe célébrée pour des jeunes en préparation à la confirmation, un cycliste en VTT a bondi dans le chœur, sauté les marches, contourné l’autel, avant de redescendre sous les applaudissements des fidèles. Cette séquence spectaculaire — filmée et diffusée par la paroisse elle-même — a été vue plus de 15 millions de fois sur les réseaux sociaux, déclenchant un flot de commentaires enthousiastes, mais aussi une vive indignation dans le monde catholique.

Le curé de la paroisse, le père Herbert Gugler, a justifié cette “action liturgique” comme un prolongement visuel de son homélie, construite sur la métaphore de l’huile : celle de la chaîne de vélo et celle du saint chrême, toutes deux nécessaires pour “faire avancer la vie spirituelle”. L’intention pastorale était de rendre la messe “parlante” et attractive pour les jeunes. Mais ce choix de pédagogie par le choc soulève une question essentielle : jusqu’où peut-on aller pour “parler au monde” sans trahir la nature même de la liturgie ?

Car ce qui choque ici n’est pas seulement la forme insolite de l’illustration, mais l’introduction d’un élément purement profane et ludique dans l’espace sacré du chœur, en pleine messe. L’autel, lieu du sacrifice eucharistique, a été contourné par un VTT comme s’il s’agissait d’un module de skatepark. Or, la messe n’est pas une saynète pédagogique ni un spectacle didactique : c’est le renouvellement du mystère pascal, une action sacrée centrée sur le Christ, non sur l’animation.

De nombreux fidèles, en Allemagne comme à l’international, ont dénoncé ce qu’ils perçoivent comme une désacralisation spectaculaire. Certains y voient un nouveau symptôme de l’effacement du sens du sacré au profit d’une logique de “communication” et de “viralité” sur les réseaux sociaux. Si l’on souhaite évangéliser, affirment-ils, cela ne peut se faire en banalisant ce qui est le plus saint.

Ce genre d’initiative, aussi bien intentionnée soit-elle, pose donc une vraie question liturgique : la messe peut-elle devenir un prétexte à des démonstrations artistiques ou sportives sans que cela ne rompe la dignité de l’acte sacré ? Quand le sanctuaire devient une scène et le prêtre un metteur en scène, ce n’est plus seulement une originalité pastorale — c’est un abus liturgique par instrumentalisation profane du lieu sacré.

Pièce jointe

Preuve de l'abus liturgique

Preuve visuelle de l'abus liturgique, Eglise paroissiale d'Aichach

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